Adieux et retrouvailles

Dagga déambulait dans les couloirs du bâtiment général. Deux heures maintenant qu’elle avait reçu ce message. Elle ne parvenait pas à trouver le sommeil par ce temps de plein hiver. La neige éclatante par le reflet de la lune, ne cessait de la captiver. La planète où elle était venue passer la semaine se trouvait être une planète entièrement enneigée. Une particularité du système solaire avait voulu que les éclipses y soient fréquentes et la planète n’était éclairée que trois heures par jour. La jeune femme traversa encore un couloir sans s’arrêter. Elle savait ou se trouvait le meilleur endroit pour contempler la beauté du paysage. Et continua d’avancer pour enfin arriver au monte-charge. Une fois au dernier étage, elle ouvrit la porte du toit et sortit. Une légère brise vint lui caresser la joue. Dagga s’assit sur le rebord du toit et ouvrit tous ses sens à la nature. L’exaltation qu’elle ressentit fut comme chaque fois, enivrante.

Cela faisait six mois qu’elle avait délégué une partie des ses scientifiques, afin qu’ils découvrent le moyen de ramener son père à la vie. Elle leur avait aussi demandé qu’ils trouvent comment elle avait atterrit dans ce monde, et comme y faire venir sa mère. Et enfin, une réponse lui était parvenue. Elle sortit son holoscan et relis encore le message.

Citation :: « Madame, veuillez je vous prie prendre connaissance par la suivante, des avancées de nos recherches. Durant ces six derniers mois, nous nous sommes intéressés à un phénomène mystérieux qui semble se produire assez fréquemment dans le système d’Hildegarde. En effet, il semblerait qu’un trou rouge apparaisse à chaque fois qu’un vaisseaux d’une autre galaxie établie un contact avec la notre. Suite à de nombreux « jump » ces derniers temps, nous avons pu étudier la distorsion avec plus de précision, et il semblerais que ce trou rouge soit une accumulation d’énergie. Mes collègues et moi-même pensons que l’énergie nécessaire au jump soit transférée dans cette zone de la galaxie. Nous pensons aussi qu’une telle quantité d’énergie entassée à un seul endroit pourrait permettre de faire fonctionner le système que nous avions mis au point il y a de cela 3 mois

Cordialement,
Tarask, directeur d’étude du labo 3-6 »

Dagga ne se souvenait que trop bien de ce système, mis au point quelques temps plus tôt. Il était conçu dans le seul but de recréer, artificiellement, son père dans l’état dans lequel il était avant sa mort. Là encore, elle avait crue à un miracle, elle n’avait pas regretté d’avoir cru en eux. Mais quel n’avait pas été son désespoir lorsqu’ils lui avaient annoncé que le système demandait trop d’énergie pour être mis en service. Seulement, maintenant, elle se savait près du but. Plus rien ne semblait pouvoir empêcher le retour de Barette parmi eux.
Elle resta encore assise quelques heures avant de voir l’un des trois levé de soleil. Trois heures de soleil, trois levées de cet astre gracieux. Elle cru même apercevoir le visage de son père dans les reflets de la neige. Mais il n’était pas encore l’heure, et elle le savait. La jeune femme retourna dans sa chambre avant que le personnel ne se lève, elle ne voulait pas encore faire de vagues quand à cette histoire de « sécurité ».

Elle s’habilla nonchalamment et prépara ses affaires pour le départ. Elle était pressée de rejoindre le système d’Hildegarde. Sous les pressions des gouvernantes, elle fut néanmoins obligée de manger quelques aliments avant de monter sur le cargo qui devait faire le déplacement jusque Boktor. Cette planète était composée à plus de 80% d’eau, ce qui en faisait une source d’hydrocarbure inépuisable. Dagga pris les chemin le plus rapide pour arriver jusqu’au port d’attache. Quand elle arriva, les membres d’équipage étaient en train de charger les vivres et matériels nécessaires au voyage qu’ils entreprenaient pour une durée de 2 jours. Elle marcha lentement jusque la coque. Ce cargo, elle le connaissait, il s’agissait du Nanohana, son premier vaisseau mère. De nombreux vaisseaux avaient porté ce nom, mais à chaque fois… Ils étaient chers à son cœur.

Le jeune homme ne pouvait plus détourner son regard. Cette femme qui été arrivé ne pouvait être que la princesse. On disait de sa beauté qu’elle était hors de prix, mais jamais il n’avait cru que ces paroles pouvaient être aussi véridiques. Il n’était membre du Nanohana que depuis deux mois, mais déjà, il trouvait des avantages à ce poste. La jeune femme semblais s’intéresser à la coque du vaisseau, aussi prit-il la direction de la belle afin de l’aborder. Lorsqu’il s’approcha d’elle, elle releva les yeux, visiblement surprise à la sortie d’une rêverie.

Dagga remarqua à peine l’homme qui s’approchait d’elle. Ce n’est que lorsqu’il fut à coté qu’elle le vit enfin, elle eu alors un mouvement de recule réflexif. Elle le dévisagea alors, comme s’il s’agissait d’un étranger, ce qui était le cas. L’homme semblait tout sauf mature. Châtain, les yeux verts bleu, et un large sourire sur les lèvres. Il semblait insouciant, la jeune femme ne peut que lui rendre son sourire.

-Y’aurait-il que’qu’chose que j’pourrions faire pour vous ? Vous avez vu un problème sur la coque ? Si c’est l’cas, y faut que vous me l’disiez…Sinon le capitaine sera pas content, et c’est jamais bon quand le capitaine est pas content…

De mieux en mieux. Dagga n’aurait jamais imaginé que cet homme pouvait être membre de l’équipage. Il n’avait même rien d’un membre d’équipage. Le jeune garçon était affublé d’un jean effiloché jusqu’au genou et portait pour seul haut, un gilet rouge à la canadienne. Le clou du spectacle était tout de même ce chapeau de paille qui se hissait sur sa tête. Il avait plus l’image d’un pêcheur que d’un membre du Nanohana. Devant sa mine renfrognée, elle prit soudain conscience qu’elle ne lui avait pas répondue.

-Euh, non, veuillez m’excusez, je ne voulais pas vous inquiéter. Je venais juste contempler le vaisseau d’un peu plus près.
-Ah ! c’n’est qu’ça ! Vous inquiétez pas Madame, ce vaisseau n’est-il pas l’meilleur de vot’ flotte ?

Une main vint soudain prendre l’oreille de l’homme avant même qu’elle ne puisse lui répondre, et un second membre vint s’ajouter à la conversation. Il se présenta comme le contremaître du premier.

-Veuillez l’excusez Princesse, ce malappris ne vous dérangeras plus.
-Mais, je v’nions juste voir ce qu’elle faisait là !!
-Ne parle pas de la princesse avec un tel détachement ! Et retourne travailler !!
- Aie tchi tchi tchi !

L’officier emmena l’importun par l’oreille, ce qui ne semblait pas lui plaire. Et Dagga les suivit pour monter dans le vaisseau. Elle rejoignit sa chambre et s’assit à son bureau. Le vaisseau ne tarda pas de partir et la jeune femme put encore contempler la beauté de cette planète blanche qui reflétait, même depuis l’espace, la lumière du soleil.

Le jeune homme traînait de-ci de-là dans la salle des machine, il n’avait jamais aimé cette salle. Il ne pouvait supporter la chaleur qui se dégageait des noyaux thermiques alimentant les réacteurs. Et l’image de la princesse ne cessait de venir hanter ses yeux. Il aurait aimé lui parler plus longtemps. Finalement, il finit par ne plus supporter la chaleur et ouvrit la porte du couloir. Aussitôt, un des membres vint le rejoindre.

-Pourquoi est-ce que tu sors ?
-J’me sens pas bien, sans doute à cause de tout’cette chaleur.
-Bon, va te reposer, de toute façon, on n’a pas besoin d’être nombreux. Tache seulement d’être de retour au moment de l’atterrissage.
-D’accord, et merci !

L’homme au chapeau de paille commença donc à traverser les couloirs. Bien sur, il ne supportait pas la chaleur, mais c’est surtout qu’il voulait rejoindre cette femme.

Si belle.

Il traversa ainsi plusieurs ponts et monta plusieurs étages avant d’atteindre celui réservé aux hauts membres du bâtiment. Il réussi tout de même à traverser deux couloirs avant que quelqu’un ne l’arrête.

-Que fait tu ici, tu n’est pas habilité à venir à cet étage !
-Euh, et bien…j’venions ici à la demande d’la princesse Dagga.
-Comment ! tu oses prétendre venir sur sa demande !! Viens ici que je te fasse payer ton impudence !

Le jeune homme se mit à courir dans le sens inverse. Il connaissait ce vaisseau aussi bien que sa main, mais dans sa fuite, il ne parvenait pas à enregistrer sa trajectoire, ni même son emplacement. Il s’arrêta juste à la sortit d’un virage et ouvrit la première porte venue. Il rentra à l’intérieur et se plaqua derrière la porte, afin d’écouter ce qui se passait dans le couloir. Quelques secondes après lui, plusieurs hommes traversèrent cette portion du couloir avec une certaine précipitation. L’un d’eux semblas s’arrêter, et ce n’est que par intuition que le jeune homme sut ce qui allait advenir. Il regarda dans la pièce un endroit où se cacher. Les rideaux étaient tirés et on ne voyait pas grand-chose. Cependant, il repéra très vite un lit et allât se plaquer au sol, du coté où l’on ne pouvait voir. La porte s’ouvrit à la volée et l’homme qui l’avait interpellé entra. Le jeune homme se plaqua plus encore au sol et fut soudain étonné de voir un mouvement venant du lit. Une femme s’accouda sur le lit et demanda à l’officier ce qu’il se passait. Le cœur de l’homme battait la chamade. Il ne pouvait savoir qui était dans ce lit, mais il avait peur d’en connaître la réponse.

L’officier finit par partir, l’ai confus, laissant les deux personnes seules. La jeune femme sortit du lit et enfila ce qui ressemblait à une robe de chambre. Elle allât ensuite s’asseoir face à la fenêtre donnant sur le vide sidéral. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes passées à la contempler que l’homme osa se montrer devant la princesse. En le voyant, la princesse eu un mouvement de recul. Elle paraissait effrayée.

-Qui êtes vous !
-N’ayez craintes, je suis le membres d’équipage avec qui vous avez parlé tout à l’heure. Vous ne vous en rappelez pas ?

La jeune femme savait très de qui il parlais...cet homme était difficilement oubliable avec son allure de paysan.

- C’est donc toi que le 1er quartier maître recherchait, à l’instant, dans ma chambre.
- Et oui !! Comprenez moi princesse, je suis tombé sous le charme de votre beauté…Dorénavant, je vous appartient corps et âme !
- Tiens, ton accent a disparu…dit-elle, cynique.
-Ah, oui, tiens, c’est étrange….Vous préférez p’tête quand j’parlions comme ça ?

Sourire. Il lui plaisait bien cet homme finalement. Même si à premier vu il paraissait vulgaire. Il s’avérait en être tout autrement si on essayait de le comprendre. Cet homme avait même réussi à égayer sa curiosité.

- Qui es tu en définitif ?
- Et bien, je ne suis qu’un humble 1ere classe sur ce fier vaisseau qu’est le Nanohana…
- Non, qui es tu à part cela ? Ce n’est pas courant de voir un membre d’équipage affublé de pareils vêtements.
-Ah ! vous parliez de ça… Et bien, disons qu’avant d’être sur des vaisseaux tels que celui-ci, j’étais pêcheur dans un petit village, et j’aime bien me rappeler de ces moments.
- Tiens donc, j’ai donc affaire à un pêcheur. Tu es bien loin de ta mer ici. Qu’est-ce qui a bien put te mener ici ?
- Ah Madame…sauf vot’respect, y m’est impossible de repond’ à vot’question.
- Alors peut-être consentiras tu a me dire comment tu te nomme… ?
-J’voudrions bien vous l’dire…mais je ne le sais pas. Les gens m’appellent Fitz. [NB (Fitz): en anglais, fils illégitime d’un prince.]

Son soudain retour à un état sérieux surpris la jeune femme. Elle ne savait pas comment reprendre la conversation, mais elle n’eut pas à le faire. Fitz la repris pour elle.

- Ah Ma dame, n’soyez pas gênée, cela vous fait rougir.
- Mais,..
- Bah bah bah… vous savez, avec l’temps, on s'fait à tout !! Et puis, j’allons pas vous déranger plus longtemps, sinon le 1er quartier maître pourrait revenir. Je vous salue donc bien bas.

L’homme, fit une revereuse plus que caricatural et lui embrassa la main. Il entrouvrit la porte avant de sortir en catimini. Dagga se retrouva seule dans sa chambre. Voilà une discussion qui avait été forte intéressante.

Les deux jours qui suivirent se passèrent sans qu’aucun autre événement majeur n’arrive. Un autre message parvint au vaisseau apprenant à tout l’équipage qu’il repartirait avec la princesse à bord du cargo X aménagé pour l’expérience. Un jump avait été détecté et l’expérience aurait lieu dès l’arrivée du Nanohana afin de commencer au plus tôt la reconstitution de Barette. A son arrivée, Dagga fut acclamée par tous les habitants, mais la jeune princesse ne s’intéressât pas plus que ça à ce détail. Seul l’intéressait le scientifique qui s’avança vers elle. Il lui expliqua en quelques mots comment allait se passer l’expérience. Le but était simple, approcher deux paques ionisées de chaque cotés du trou rouge et laisser faire la physique…Le plus dur était de conserver assez d’énergie lors du transfert jusqu’au système de création artificiel pour que celui-ci fonctionne. Les pertes devaient être minimes, aussi, le cargo devrait s’approcher du phénomène astral.

Tout le matériel ayant déjà été chargé, l’équipage et les représentant scientifiques n’eurent plus qu’à monter dans le cargo. Le décollage se fit sans encombre et le vaisseau se positionna assez rapidement en orbite de Boktor. La encore, Dagga fut bluffée de la beauté que pouvait avoir cette planète bleue. L’océan recouvrait toute place sur une distance énorme, ne laissant à l’homme que de petites îles ne faisant pas plus d’un kilomètre de diamètre. Les scientifiques étaient en train de déterminer à quelle distance il leur faudrait s’approcher. Lorsqu’ils se furent enfin mis d’accord, le vaisseau quitta son orbite pour se rapprocher du trou rouge.

Le trou rouge était en réalité une traînée rougeâtre qui s’étendait sur plusieurs milliers de kilomètres. Le vaisseau s’approcha de plus en plus de cette traînée, jusqu’à ce que les scientifiques demande l’arrêt. Dès lors, une véritable fourmilière se mis en activité dans les couloirs. En peu de temps, les plaques d’orichalque furent lancées vers la traînée. L’énergie commença à affluer avant même que les plaques eurent attente la distance prévue, et le système fut mis en marche. Les scientifiques entrèrent les dernières données connues de Barette ; taille, poids etc.…
La joie été à son comble dans la salle d’expérience, tous les scientifiques savouraient leur réussite. Dagga la première, on pouvait déjà voir l’ébauche d’os et d’organe qui se formaient à vue d’œil. Le directeur vint alors la voir.

- Princesse, je souhaite être la première personne à vous annoncer que votre père devrait être remis sur pied d’ici moins de trois heures.
- Très bien…je vous remercie du fond du cœur pour le travail que vous avez accompli.

La jeune femme repartie vers la salle de commande afin de voir comment ce que faisait le commandant, lui aussi, elle voulais le remercier. Il était l’un des seuls à avoir cru en ce rêve. En chemin, son regard fut attiré par un chapeau qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle s’approcha afin de parlait à Fitz.

Fitz était en train de parler avec son officier de section, on lui reprochait encore une fois, son manque cruel de discipline. Certains dans le vaisseau avaient visiblement été protester contre son accoutrement, alors qu’il été en voyage important pour la princesse. Mais, même si le jeune homme avait accepté de mettre son uniforme, jamais il n’enlèverait son chapeau. L’officier était en train de le sommer d’enlever ce chapeau lorsqu’il se mit au garde à vous. Position qui fit sourire effrontément le jeune garçon. Il ne vit Dagga qu’au moment ou elle se mis entre l’officier et lui. Le jeune fut surpris et se mis lui aussi au garde à vous. La princesse lui fit un sourire et se retourna vers l’officier.

- Je vais vous l’emprunter quelques temps, cela ne vous dérange pas ?
- N, Non bien sur que non, faites ce que vous voulez de lui…

Dagga se retourna de nouveau vers Fitz et dit alors…

-Très bien, il semblerais donc que je puisse vous emprunter… suivez moi je vous prie.

Fitz était très gêné, bien sur, il était ravi d’avoir échappé à l’officier, et plus ravie encore de marcher aux coté de la princesse. Mais le fait de devoir accompagner la princesse avait un coté un peu formaliste. Et il se demandait aussi ce qu’elle pouvait bien lui vouloir !

- Euh…qu’est-ce que je peux faire pour vous ma Dame ??
- Allons, tu étais moins formaliste la dernière fois, dans ma chambre…

Fitz se sentie alors mal. Dis comme cela, les propos semblaient différents de ce qu’ils étaient. Néanmoins, le fait que la princesse semble plus joyeuse en ce jour le rendait perplexe. Personne dans l’équipage n’était au courant du but de leur mission. Mais cela ne pouvait qu’avoir un rapport avec la bonne humeur de la jeune femme.

Ils continuèrent ainsi, sans parler jusqu’à la salle de commande. Dagga ouvrit la porte et pria Fitz d’entrer le premier. Le jeune homme n’avait jamais mis les pieds dans cette salle, et maintenant que c’était fait, il aurait préféré ne jamais mettre les pieds dans cette salle. Le commandant jeta un regard intrigué à la princesse mais celle-ci ne lui répondit pas.

-Comment avance l’expérience Princesse ?
- Très bien merci, et de votre coté, réussissez vous à maintenir le Cargo en place ?
- Jusque là, les scientifiques ont plutôt bien calculé le champs d’attraction, et nous ne rencontrons aucun problèmes.
- Bien, cela ne vous dérange pas que je reste un moment ? La vue est toujours plus belle à travers la glace de commandement que depuis ma chambre.

Elle s‘assit et invita Fitz à en faire de même. L’homme était de plus en plus perplexe. La jeune femme semblais se jouer de lui, et il n’aimé pas trop ça. Il n’eut pas le temps d’attendre trop longtemps aux cotés de la jeune femme avant que le commandant ne vienne se joindre à eux. Il s’assit entre elle et lui et entama une conversation dont les tenants et les aboutissants lui échappaient complètement. Le jeune homme commençait à s’impatienter lorsque le barreur vint les rejoindre.

- Commandant le trou rouge nous attire, son champs gravitationnel ne fait qu’augmenter, et nous ne pourrons bientôt plus nous éloigner.
- Très bien, Princesse, je vous demanderais de rejoindre votre chambre, la situation pourrait bien devenir moins plaisante d’ici peu. 1ere classe, veuillez l’accompagner.
- Bien monsieur.

Fitz enjoignis la demoiselle à se lever et la mena à travers les couloirs pour la ramener jusque sa chambre. Soudain, une secousse se fit sentir, accompagnée d’une autre, plus forte. Une voix dans le haut parleur se fit alors entendre.

-Que tous les membres se mettent sur le qui vive, ramenez les plaques d’orichalque à l’intérieur du vaisseaux, il semblerait qu’elles soient attirées vers nous.

Fitz ne comprenait pas de quoi parlais la voie, mais Dagga, elle, semblais effondrée. Un des scientifiques arriva alors depuis un couloir perpendiculaire.

-Ah, vous êtes là ! C’est une catastrophe, nous avons fait une erreur dans nos calculs, les plaques subissent un inversement de polarisation, elles n’absorbent plus d’énergie. Pire, elles sont attirées par le vaisseaux.

Une troisième secousse se fit sentir, plus forte encore que les deux autres. Le vaisseau subissait visiblement des dégâts importants. Se rappelant ses ordres, Fitz pris la princesse par la main et la conduisit en courant vers sa chambre. Sur le chemin, d’autres secousses se firent sentir et la panique ne tarda pas à se faire entendre, et sentir, sur les passerelles. Fitz se fit bousculer plusieurs et fois mais continua d’avancer, même s’il dut ralentir l’allure pour ne pas prendre trop de coups. Ce n’est que lorsque son chapeau tomba qu’il s’arrêta. Il regarda derrière lui, immobile, hésitant, mais le regard très observateur, et sérieux. Il regarda la princesse, elle avait les yeux dans le vague, visiblement, le résultat de cette mission lui importait beaucoup pour que son échec la blesse ainsi. Il lui dit de ne pas bouger et de l’attendre, et il se lança à la poursuite de son chapeau. Il n’était que quelques mètres en arrière, et il le retrouva facilement. Cependant, une nouvelle secousse se fit sentir et le plafond s’effondra sur lui.

Dagga suivi des yeux le jeune Fitz jusqu’à ce qu’il trouve son chapeau. Elle ne comprenait pas pourquoi il y tenait tant. Ce n’est que lorsque le plafond s’écroula qu’elle repris conscience de la réalité. Les gens couraient dans tous les sens, et tentaient de sauver leur vie. Dagga couru vers l’amoncellement de poutres métalliques sous lesquelles se trouvait le jeune homme. Elle le retrouva assez facilement, il avait eu le réflexe de sauter le plus possible. Néanmoins, cela n’avait pas suffit, est une méchante entaille ceignait désormais son visage, partant d’au dessus de son œil droit pour s’arrêter au dessous de son œil gauche.

Fitz sentait la douleur jusqu’au plus profond de son être. Il devait être salement amoché. Mais pour l’instant, le plus important était qu’il avait retrouvé son chapeau, et il devait sauver la princesse. Princesse qui le gifla dès qu’il lui sourit.

- Vous êtes fou ! pourquoi êtes-vous retourné chercher ce chapeau.
- Comme je vous l’ai dit, je ne connais pas mon nom, n’ayant pas eu de père, ni de mère. Ce chapeau est tout ce qui me reste de la personne qui fut ce qui se rapprochais le plus d’un père pour moi…Cet homme était un fier pêcheur et c’est lui qui m’a éduqué et qui s’est occupé de moi durant mon enfance…c’est pour ça que j’y tient autant !

Des larmes coulaient sur ses joues. Il n’aimait pas évoquer le passé, trop de souvenirs, trop de mauvais souvenir. Il reprit la main de Dagga avant qu’elle n’ait eu le temps de répondre, et ils traversèrent le dernier couloir qui les séparaient de la chambre. Arrivés devant, le jeune homme enclencha la porte, mais elle semblait bloquée. Une nouvelle secousse bouscula le vaisseau. Fitz se remémora rapidement les renseignements dont il disposait. Dix plaques avaient été envoyées. Toutes s’étaient retournées contre le navire, sauf une. Elle pouvait frapper à tous moments, et de toute façon, il avait ses ordres. Il pris du recul et enfonça la porte. Son épaule rencontra le bois solide avec fracas, et la porte céda devant lui. Le temps qu’il se remette debout, il ne put qu’assister au pire.

La dernière plaque frappa le vaisseau plus fortement que les autres, et le vaisseau tangua fortement. Une conduite de gaz se cassa avec le mur face à la porte et Dagga fut prise dans le jet de gaz qui s’en échappât. Elle ferma instinctivement les yeux, mais le gaz s’engouffra dans ses poumons et elle se mit à tousser. Une image lui apparut alors. Elle vit le jeune Fitz, devant les représentants FFCx. Une main lui saisi alors le poignet et elle s’écroula par terre. Ses yeux et ses poumons la brûlait, et elle se senti décoller du sol. Elle fut ensuite déposée sur un lit et tenta d’appeler à l’aide, mais aucun son de sortait de sa bouche…à part une toux sévère. Elle se sentie alors quitter son corps et elle s’évanouit.

Fitz posa la princesse sur le lit et s’assit à coté. Sa blessure au visage lui faisait toujours mal et il ne voulait pas laisser une personne aussi importante sans surveillance. Le vaisseau finit par réussir à faire demi-tour et quelques minutes après, une équipe de secouristes vint à leur rencontre. Ils les mirent tous deux sur des brancards et on les emmena à l’infirmerie.
Fitz se laissa alors seulement aller à une rêverie sans songes. Il ne rêvait jamais.

Lorsqu’il se réveilla, le jeune homme ne vit que du blanc, et un homme penché au dessus de lui.

- Tout va bien, vous êtes à l’hôpital civil de Boktor.
- La princesse, comment va-t-elle ?
-Et bien, malgré tout ce que nous avons tenté, il semblerait que le gaz qu’elle ai inspiré lui ait détruit de nombreux organes. A moins de lui remplacer son corps actuel par un autre, cybernétique, nous ne pourrons la sauver. Mais reposez vous, nous nous occupons de tout.

Fitz n’écouta pas l’homme et descendit de son lit. Il arracha tous les câbles qui lui étaient collés au torse et sortit de sa chambre. Il ne lui fallut pas une minute pour trouver la chambre de la jeune femme. Il y entra et s’assit à coté d’elle.

-Pardonnez moi princesse, je n’ai pas su vous protéger.

Dagga se trouvais devant un portail. Le sol était brumeux, très brumeux. Une esquisse de sourire lui vint aux lèvres. Elle connaissait ce lieu, il s’agissait de la porte du paradis. De l’autre coté, elle vit ses parents, ils semblaient attendre. Elle les appela mais ils ne répondirent pas. La jeune femme ne comprenait pas ce qu’il se passait. Pourquoi les portes étaient-elles fermées ? Un vieil homme apparut alors de son coté des grilles. Il portait une clef accrochée à un collier de corde.

- Dagga, tu as encore quelque chose à faire tu ne crois pas ?
- Hum, vous êtes sur, je doit vraiment faire ça ?
- Oui… c’est vital…
- Et qui a été choisi ?

Le vieillard avait un air compatissant qui faisait présager du pire.

- Je pense que tu le sais, non ?

Dagga soupira, oui, elle le savait. Mais elle avait espéré se tromper. Elle se concentra afin de réintégrer son corps. La douleur et les brûlures dans son corps la saisirent dès qu’elle fut de retour… Elle vit Fitz à ses cotés, l’homme semblait étonné, d’autres personnes étaient là…tant mieux, ce serait d’autant plus facile.

- Fitz, prend ma place, je te la laisse….et bonne chance, tu y arriveras.

Elle fut de retour au ciel l’instant d’après et les portes s’ouvrirent…Elle se jeta dans les bras de ses parents…

Fitz croyait rêver. Mais cela été impossible, il ne pouvait pas rêver. Les médecins autour de lui le regardaient comme une personne que l’on voit pour la première fois. Le jeune homme se tourna vers eux. Puisque c’était son désir, il respecterait ses dernières paroles. Les larmes aux yeux, il s’approchât d’elle et débranchât les câbles qui lui étaient reliés. Et c’est dans un silence uniquement strié par la note unique de l’encéphalogramme que Fitz pris conscience de ce qui lui arrivait.
Il avait dorénavant une lourde tache qui l’attendait.

-Bien, puisque c’est vot’souhait ma p’tite dame, j’allons faire du mieux qu’j’pouvons.